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Face aux bienfaits scientifiquement documentés du contact avec la nature et les plantes sur la santé publique, Québec Vert a débuté, en avril 2024, la réalisation d’un état des lieux des pratiques d’horticulture thérapeutique au Québec, ailleurs au Canada et à l’international.
L’objectif : évaluer le potentiel de développement de cette approche innovante au Québec et formuler des recommandations concrètes pour structurer son implantation de manière professionnelle et encadrée dans les réseaux de la santé, le milieu de l’éducation, les municipalités, les organismes communautaires et le secteur privé.
L’horticulture thérapeutique regroupe l’ensemble des interactions bénéfiques entre l’humain et les végétaux. Elle inclut des activités actives (jardinage et entretien de végétaux) et des expériences passives (observation, détente dans un jardin et contact avec des espaces végétalisés). Elle contribue au bien-être sans forcément s’inscrire dans une démarche clinique. Lorsqu’elle est utilisée à des fins thérapeutiques formelles avec un encadrement par un professionnel formé, on parle alors d’hortithérapie.
Qu’elle soit pratiquée de façon encadrée ou autonome, l’horticulture thérapeutique s’adresse à divers publics (aînés, enfants, personnes en situation de handicap, patients en réadaptation ou individus en situation de précarité, etc.), avec un objectif commun : offrir une approche naturelle, accessible et complémentaire pour soutenir la guérison, renforcer l’autonomie et améliorer le bien-être des personnes en difficulté.
L’horticulture thérapeutique peut être intégrée dans divers contextes et milieux de vie :
– Établissements de santé et sociaux (hôpitaux, centres de réadaptation, résidences pour personnes âgées, CHSLD)
– Milieux éducatifs (cours d’école, activités parascolaires, centres d’apprentissage pour enfants autistes)
– Environnements municipaux et communautaires (parcs, lieux publics, jardins communautaires, organismes de proximité, organismes de réinsertion sociale, centres de détention, etc.)
Elle peut prendre la forme de :
– jardins thérapeutiques intégrés aux institutions
– activités horticoles supervisées par des intervenant et thérapeutes
– espaces verts favorisant la détente et la reconnexion à soi
De nombreuses études démontrent les effets positifs de l’horticulture thérapeutique sur la santé globale. Elle contribue à :
– prévenir les maladies chroniques
– réduire le stress, l’anxiété et l’isolement
– limiter le recours aux soins curatifs
– promouvoir l’autonomie et le bien-être
Déjà intégrée à plusieurs systèmes de santé à l’international, elle est notamment pratiquée aux États-Unis, dans l’Ouest canadien, au Royaume-Uni, en France, au Japon et en Corée du Sud. Au Québec, des initiatives émergent et certaines institutions explorent la pratique à travers des projets pilotes et des aménagements thérapeutiques, bien qu’aucun cadre officiel ne soit encore en place.
Loin de remplacer un traitement médical, l’horticulture thérapeutique constitue un complément précieux. Elle agit sur cinq grands axes :
– Prévention des maladies chroniques et réduction des risques liés à l’obésité et à la mortalité
– Santé physique et motricité : maintien de la mobilité, de la coordination, de la souplesse, du tonus musculaire et de la santé cardiovasculaire, maintien et développement de la motricité fine (prévention des chutes, maintien de l’autonomie fonctionnelle, etc.)
– Santé mentale et émotionnelle : réduction du stress et de l’anxiété, renforcement de la confiance et de l’estime de soi, prévention de l’isolement social, prévention des troubles psychiatriques ou de leur aggravation, etc.
– Santé cognitive : stimulation et maintien des fonctions cognitives clés (mémoire, attention, langage et fonctions exécutives), amélioration de la concentration, ralentissement des troubles neurodégénératifs, etc.
– Santé sociale, inclusion et réinsertion : développement des habiletés sociales (communication, coopération, respect, etc.), renforcement du sentiment d’appartenance, soutien à la réinsertion sociale, etc.
À l’international : aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni et en Asie, plusieurs collèges et universités proposent des formations spécialisées en hortithérapie. Certaines universités proposent cette spécialisation dans le cadre de formations de 1er cycle universitaire en horticulture. En Amérique du Nord, deux associations de référence encadrent la profession :
– American Horticultural Therapy Association (AHTA)
– Canadian Horticultural Therapy Association (CHTA)
Au Québec : à ce jour, aucun programme universitaire ne prépare officiellement des hortithérapeutes au Québec. En l’absence de formation reconnue ou de certification officielle, la pratique qui se développe relève davantage d’un accompagnement par l’horticulture que d’une hortithérapie au sens strict du terme.
Nous voulons mieux comprendre les impacts de l’horticulture thérapeutique pour en faire une solution reconnue, accessible et intégrée au Québec. Pour y parvenir, nous misons sur les meilleures pratiques, le développement de formations et la promotion de sa reconnaissance officielle.
Cette démarche s’inscrit aussi dans une volonté plus large de mettre en valeur les bienfaits de l’horticulture ornementale pour la société, tant pour la santé que pour l’économie et l’environnement.
En effet, le développement de l’horticulture thérapeutique représente une belle opportunité pour dynamiser cette filière en pleine croissance. Et pour cela, il est essentiel de mobiliser tous les milieux concernés, santé, éducation, municipal, communautaire et privé, en collaboration avec les horticulteurs, les chercheurs et les entreprises de la filière ornementale.
Ensemble, faisons de l’horticulture thérapeutique un levier de bien-être et un pilier d’une filière horticole innovante, durable et bénéfique pour l’ensemble de la société.
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Ce projet est financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation dans le cadre du Programme de développement territorial et sectoriel 2023-2026.