Milieu municipal

Environnement

Infrastructures vertes: un verdissement raisonné

Le verdissement des bâtiments, des voies de circulation, des espaces publics, des corridors récréatifs ainsi que les systèmes végétalisés de gestion des eaux pluviales sont indispensables à la qualité de vie sur un territoire.

Certains les appelleront trames vertes, d’autres des opérations de verdissement, nous avons retenu l’expression « infrastructures vertes ». Infrastructures, car il s’agit d’un système facilitant la mise en relation d’espaces en liaison les uns avec les autres dans un esprit de coopération, et vertes, en référence aux végétaux. Le terme « Infrastructures vertes » réfère à l’association par connexion de plusieurs types de phytotechnologies et pratiques de verdissement du territoire. Au même titre qu’il existe des infrastructures grises, les municipalités du Québec devraient s’équiper d’infrastructures vertes afin d’atteindre leurs objectifs de développement durable.

En fait, dans une municipalité, une infrastructure verte devrait réunir plusieurs types de verdissement. Par exemple :

  • verdissement des bâtiments : toits verts, agriculture urbaine, murs végétaux, etc.
  • verdissement des voies de circulation : système végétalisé de gestion d’eaux pluviales, terre-pleins, stationnements, etc.
  • verdissement des espaces publics : places publiques, parcs, etc.
  • verdissement des corridors récréatifs : corridors verts, corridors fauniques, pistes cyclables, système végétalisé de gestion des eaux pluviales, etc.
  • verdissement des abords de plans d’eau : aménagement des bandes riveraines, génie végétal, etc.
  • autres types de verdissement

Cette infrastructure verte amalgame différents types de verdissement qui, eux-mêmes, sont un ensemble de phytotechnologies et de divers moyens, actions et pratiques de verdissement du territoire.

Il faut aussi noter que les coűts d’entretien des infrastructures vertes ne sont pas élevés et qu’ils sont générateurs d’emplois. Si on prend en compte les nombreux bienfaits et avantages des infrastructures vertes, le bilan environnemental, économique et social est très positif.

Les différentes phytotechnologies

Il s’agit de technologies qui utilisent principalement des plantes vivantes pour résoudre des problèmes environnementaux (épuration de l’eau et l’air, contrôle de l’érosion, captation des gaz à effet de serre, réduction des îlots de chaleur urbains, etc.), et fournir un cadre de vie agréable. Voici les principales phytotechnologies.

Les toits verts

Un toit vert est un toit classique, plat ou en pente, qui a été aménagé de façon à recevoir un substrat qui permet la croissance de plantes rustiques, bien adaptées aux conditions ambiantes. Les toits verts peuvent être extensifs (épaisseur de substrat variant entre 5 et 15 cm) ou intensifs (couche de substrat variant de 15 à plusieurs dizaines de centimètres).

Les murs végétaux

Ce sont des structures permanentes sur lesquelles sont cultivés des végétaux. On les appelle aussi « mur vivant » ou « mur végétalisé ».

Il peut s’agir de plantes grimpantes sur les murs des bâtiments ou sur des structures, ou encore de structures végétalisées.

 

 

Les barrières sonores vivantes

Ces structures sont érigées afin de recevoir un matériau de remplissage (sol ou autre) oů sont plantés des végétaux. Les barrières sonores vivantes ont des fonctions structurales (division de l’espace, réduction du bruit, etc.) ou simplement esthétiques.

 

Les haies brise-vent

Cette technique consiste à associer une ou plusieurs espèces végétales, plantées de manière linéaire, perpendiculairement au vent dominant, avec comme objectif principal de réduire sa vitesse.

 

Les systèmes végétalisés de gestion des eaux pluviales

Ces mesures de gestion intégrée permettent, à l’aide de végétaux, d’intercepter, de capter et de laisser s’infiltrer les eaux pluviales dans le sol.

 

 

Les différents types sont :

  • les bandes d’interception
  • les fossés d’infiltration et les bandes filtrantes
  • les zones de dépression
  • les bassins de rétention et les bassins d’orage
  • les jardins pluviaux
  • les marais filtrants
  • les marais filtrants printaniers
  • les jardins tourbières

La stabilisation des berges par les végétaux

Ces opérations consistent à stabiliser les sols, à contrer les problèmes d’érosion et à structurer les talus abrupts le long des berges des lacs et des cours d’eau par la végétalisation.

On peut atteindre ces objectifs par la végétalisation avec des plantes herbacées, vivaces, arbustes, arbres, etc.

L’aménagement des bandes riveraines

Cette phytotechnologie consiste à créer une zone tampon, dont la largeur varie suivant la pente, sur le bord d’un lac ou d’une rivière et qui est constituée de végétation indigène. Cette zone joue un rôle de transition entre le milieu aquatique et terrestre. Les bandes riveraines peuvent être herbacées, arbustives, arborescentes ou mixtes.

Phytoremédiation 

Il s’agit d’un ensemble de technologies qui utilisent les plantes pour réduire, dégrader ou immobiliser des composés organiques polluants (naturels ou de synthèse) ou des pollutions inorganiques contenus dans le sol, leau ou l’air et qui ont été générés par les activités humaines.

 

Les moyens, actions et pratiques de verdissement du territoire

En plus des phytotechnologies, plusieurs moyens, actions et pratiques de verdissement peuvent être mis en place dans les municipalités.

La protection et mise en valeur de la biodiversité existante

Ce processus prend en compte la protection et la mise en valeur des milieux naturels dans le développement d’un territoire municipal. Il peut revêtir de très nombreuses formes : conservation en bloc, aménagement de quartier afin de réduire la disparition de la biodiversité, mesure de préservation lors des travaux de construction, etc.

 

Les parcs nature

Il s’agit de très vastes terrains laissés à l’état naturel ou partiellement aménagés, et plus ou moins entretenus selon les objectifs du projet.

 

 

 

Les parcs urbains

Il s’agit d’espaces verts qui peuvent avoir des dimensions plus ou moins importantes et offrir des équipements diversifiés (pelouses, aires de jeux, etc.).

 

 

Les terrains sportifs

Pourvu qu’ils soient aménagés en gazon naturel, les terrains sportifs font partie des infrastructures vertes. Ils présentent de nombreux avantages, les trois principaux étant qu’ils combattent les îlots de chaleur, qu’ils fixent le gaz carbonique et produisent de l’oxygène, et qu’ils laissent s’infiltrer les eaux de ruissellement. Dans la plupart des cas, ces équipements sont associés à des parcs urbains ou à de la foresterie urbaine.

Les cours d’école

Les aménagements des cours d’école réalisés par l’équipe-école sont des pratiques de verdissement qui ont comme avantages de sensibiliser les enfants à la nature et de les initier au jardinage.

 

 

La foresterie urbaine

Ce domaine spécialisé consiste principalement à procéder à la plantation et à l’entretien d’arbres, arbustes et autres végétaux ligneux en milieu urbain tant dans le domaine public (en alignement le long des rues, dans les parcs, les espaces verts et les places publiques) que dans le domaine privé. La foresterie urbaine inclut aussi la préservation des arbres existants, patrimoniaux et des espaces naturels.

Les ruelles vertes et les carrés d’arbres

En milieu très urbanisé, le réaménagement de ruelles permet d’accorder plus de place aux végétaux et de réduire (voire interdire) l’espace consacré aux automobiles dans les ruelles.

La plantation de carrés d’arbres en trottoir peut aussi faire partie de la stratégie d’aménagement des ruelles vertes.

Les corridors verts

Ces aménagements linéaires, plus ou moins larges, relient généralement entre eux des parcs urbains et des parcs nature, et aussi tous les types de phytotechnologie et les moyens de verdissement. Ils peuvent être de plusieurs types (récréatifs, urbains, riverains, migratoires, écologiques, etc.) ou encore à usages multiples. En milieu urbain, dans un grand nombre de cas, ils sont parcourus par des sentiers piétonniers ou des pistes cyclables.

L’aménagement paysager et la plantation résidentielle des végétaux 

Il peut s’agir aussi bien de programme de sensibilisation, d’encouragement, que de réglementation. Ces programmes peuvent prendre différentes formes, comme la plantation en contenant, la mise en terre d’arbres, la création de plates-bandes, la culture d’un potager, etc.

 

L’aménagement avec des végétaux dans les zones industrielles

Il peut s’agir aussi bien de programme de sensibilisation ou d’encouragement, que de réglementation. Ils prennent généralement la forme de plantation d’arbres et de création de plates-bandes.

 

 

 

La création d’aménagements floraux

Ce sont des travaux de conception et de réalisation de massifs de fleurs (généralement annuelles, mais aussi vivaces) sur différents terrains de la municipalité, des institutions ou des divers paliers de gouvernement.

 

 

Les aménagements des stationnements, terre-pleins et îlots

Les aires de stationnement municipales ou de centres commerciaux représentent un potentiel pour l’implantation de végétaux, notamment des arbres. En respectant à la fois les réglementations de sécurité et les travaux d’entretien (déneigement), il est possible de transformer ces potentiels îlots de chaleur en zones vertes et en zone de captation des eaux de ruissellement.

Les aménagements des quartiers commerciaux

Ces types d’aménagement combinent la création d’aménagements floraux, des opérations de foresterie urbaine, des aménagements de stationnements, des terre-pleins, des îlots et des mini-parcs urbains. Le plus souvent, ils permettent de créer une ambiance et de donner une identité distincte aux secteurs commerciaux.

 

 

 

L’agriculture urbaine

Il s’agit d’aviculture et d’horticulture vivrière mises en œuvre dans des jardins individuels ou collectifs.

Les jardins potagers peuvent être résidentiels, individuels, communautaires, collectifs, commerciaux ou institutionnels.

 

 

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